La santé mentale mérite mieux qu’un aménagement de pure forme!
Le dernier plan de santé mentale achevé en décembre
2008, a révélé l’incurie de certains secteurs et l’insuffisance de
moyens de cette spécialité aujourd’hui délaissée. La psychiatrie ne
peut être réduite à la réforme de la loi du 27 juin 1990 ou à un mode
de tarification spécifique.
Pour la CFDT santé sociaux, une véritable politique de
santé mentale, pluriannuelle et en cohérence avec l’évaluation du plan
2005-2008 doit être entreprise d’urgence.
Le projet de réforme de la loi de 90 ne va pas assez loin. La
CFDT santé sociaux demande l’implication du juge des libertés dés le
début de la procédure : la demande de soins sans consentement est un
acte de privation de liberté qui constitutionnellement relève de
l’ordre judiciaire et non de l’exécutif.
Même si la CFDT santé sociaux est favorable à la notion des soins
sans consentement déconnectée de l’hospitalisation, elle interpelle
quant à son impact : changement d’approche des équipes de psychiatrie
ambulatoire, insuffisance de moyens humains, problématiques des
transports…
Il est urgent de, par exemple :
- Faire établir le certificat d’admission pour une demande de soins
sans consentement par un médecin psychiatre ;
- Refuser la création d’un collège « soignant » concernant les
sorties d’hospitalisation. Elles sont, comme les admissions, de la seule
responsabilité médicale, qui pourrait par contre s’exercer en collège.
De plus, cette possibilité concerne les sorties dites « sensibles »,
ce repérage en terme de fonctionnement peut être assimilé à un fichier
pour lequel la CFDT santé sociaux s’est toujours opposée ;
- Préciser le cadre de la période d’observation de 72 h : lieux,
statut de la personne hospitalisée en observation…
Pour la CFDT santé sociaux, la réforme de la loi de 90 ne sera qu’un aménagement de pure forme sans l’étude de sa faisabilité sur le terrain et l’octroi des moyens nécessaires.